Librairie Payot de Fribourg. L’accès est de plain-pied, au niveau de la rue de Romont. On emprunte alors un couloir et passe devant un comptoir placé latéralement. Une vendeuse salue et sourit. Elle indique l’escalier qui amène au-sous-sol, là où les livres sont montés sur étagères. A côté des caisses, une présentoir pyramidal montre les dernières nouveautés. Le Houellebecq paru il y a cinq jours porte un bandeau “-10%”, les autres livres sont affublés des bandeaux rouges qui répètent le nom de l’auteur en lettres grasses. Un libraire vient à ma rencontre. J’énonce deux titres. Il les vérifie sur l’ordinateur.
- Les deux livres existent en format poche, mais il faut compter 4 à 5 semaines pour un commande de ce type.
J’annonce que je me réserve le droit d’annuler la commande au cas où je trouverai les volumes d’occasion. Le libraire hoche la tête et retourne à ses étagères. Pendant toute la durée de notre échange, un chant d’oiseau électronique a résonné dans les hauts-parleurs. Je flâne un instant curieux de savoir s’il va s’interrompre. Mais non, l’oiseau semble programmé pour chanter tout le jour. Lorsque je retrouve le couloir et passe devant l’accueil — c’est ainsi que l’on nomme désormais le personnel responsable de trier la clientèle — la préposée explique à une lectrice:
- Êtes-vous intéressée par les crèmes de jouvence?
- Des crèmes…
- Parce que nous avons toute une gamme de produits naturels, si vous voulez jetez un œil…
- Et vous dites que je bénéficierai d’un rabais si j’achète le livre?
- Non… c’est indépendant.
De retour rue de Romont, je me demande comment je vais pouvoir utiliser le bon reçu pour Noël.