Bureau de Fribourg. Distraitement, je fixe le jardin. Image habituelle. L’étrange villa au toit pointu de l’autre côté de la rue avec au premier étage son chandelier de verre éclairé à toute heure, l’aplat de gazon au-dessus du parking souterrain, l’abri à vélo où je range mes sacs d’affiches, la colline du Schönberg au loin. Soudain j’aperçois un homme près de l’abri. Il tient dans les mains deux objets jaunes. Je cherche ce que ça peut être. D’un pas pressé, il dévale l’escalier, rejoint la rue. J’oublie. Le lendemain, comme je rentre par le jardin, je le croise. Je salue, Gêné, il s’efface. Il ramassait les coings tombés sous l’arbre selon la règle qui veut qu’un fruit tombé appartient à tout le monde.