Mois : août 2014

Boxe

Entraîne­ment de boxe à l’ex­térieur, sur la colline du Guintzet. Alors que les instal­la­tions du stade sont disponibles, Mochi nous dis­pose der­rière les cibles de tir à l’arc. Un des archers inter­rompt nos com­bats: qu’il rate la cible et il y aura mort d’homme fait-il val­oir. Nous voici sur le  talus. Dix fois de suite nous l’escal­adons, tapons dans les gants de l’ad­ver­saire, redescen­dons. Puis sur le ter­rain de foot­ball où l’en­traîneur a repéré une bar­rière de cinquante mètres. Dans une direc­tion nous sau­tons de gauche de droite, sur le retour nous mar­chons à qua­tre pattes entre les poteaux, exer­ci­ce haras­sant qui pousse la moitié de la troupe à l’a­ban­don. Essouf­flé, se ten­ant les côtes, Simon qui a dix-sept ans me regarde pour­suiv­re jusqu’au bout:
- Grand-père!  

Pilates

Un peu­ple sans com­plex­es, les Espag­nols. Il est vrai qu’ils ont des cou­tumes, une langue, un vaste pays et qu’ils ne vivent pas comme les nou­veaux Suiss­es dans l’ar­rière-cour d’of­ficines inter­na­tionales trans­for­mées en zoo. Et puis, ils n’ont jamais bril­lé par l’imag­i­na­tion. Mais tout de même, quelle agréable famil­iar­ité, quelle gen­til­lesse et cet aplomb! Tout à l’heure je fais des exer­ci­ces Pilates. Les pos­tures sont par­fois gênantes, je me mets donc à l’é­cart, vers le ter­rain de foot­ball, loin des regards des gens qui pren­nent le soleil au bord des bassins de piscine. Deux grands-mères passent. Elles s’ar­rê­tent, deman­dent ce que je fais.
- Vous êtes pro­fesseur de gym­nas­tique?
- Aucune­ment.
Nous par­lons un peu, elles repar­tent bras dessus-dessous marcher autour de la piscine, revi­en­nent. S’ar­rê­tent encore. A ce moment-là, je suis sur le coude, les jambes super­posées et ten­dues et je lève vingt fois pour dur­cir les cuiss­es. Les voici qui se met­tent au sol, dans leur mail­lot de bain, avec leur qua­tre-vingt ans et ten­tent l’exercice.

Anniversaire

Anniver­saire d’Ap­lo. Quinze ans. Le matin nous voulons vis­iter des grottes, mais nous les trou­vons fer­mées. Sur une ter­rasse Aplo boit un chupi­to de hier­bas. Les serveurs les plus con­scien­cieux refusent. Trop jeune. Les autres appor­tent le verre, cer­tains la bouteille. Avec Luv nous com­man­dons à la pâtis­sière de Vil­lafran­ca un mille feuilles sur lequel elle écrira l’âge et le nom d’Ap­lo, puis nous allu­mons un feu sur les berges de l’E­bre et gril­lons des entrecôtes dans la nuit.

Abstrait

Anniver­saire de Gala. J’en­voie une mes­sage. Ne vois pas la réponse. Je red­oute le pire. Si elle ne répond même plus quand on lui souhaite le meilleur… Plus tard dans la journée, je m’aperçois qu’elle avait répon­du. Quand à savoir où elle est…

Desierto de Bardenas

Course dans le désert des Bar­de­nas. Nous prenons le départ à portée du Poly­gono, nom que porte la base mil­i­taire instal­lée au milieu du désert. Deux heures trente, vingt-cinq kilo­mètres, trente-qua­tre degrés. La fin est pénible: je n’ai emporté qu’un demi-litre d’eau. Comme une averse est tombée en début de semaine, une flaque d’eau s’est for­mée sur la terre craque­lée. Une grenouille se baigne là.