Je gare la voiture au bureau, écarte la pile des factures, décroche le vélo, gonfle les pneus, passe mon sac de colleur et pars pour Satigny. Vingt jours que je n’ai pas vu les enfants. Depuis le départ pour Détroit. Autant pour Gala. La ville est calme, le trafic dangereux. Il fait chaud. Je roule lentement. Ma chemise doit durer jusqu’au lendemain, j’ai prévu d’acheter le reste sur place, à Munich. Olofoso a appelé la veille:
- Tu pourras nous aider à monter deux meubles?
J’attends le Pré-gentil à cinq heures, les enfans sont là, avec leur mère; elle s’excuse:
- Je n’ai que de la 1664!
Elle propose de sortir la voiture.
- J’irai à pied.
J’en profite pour faire une balade avec Aplo et Luv qui me racontent leurs vacances à Béziers. Puis les voisines défilent. J’ignore ce qu’Olofso leur raconte, mais elles trouvent des prétextes et entrent dans l’appartement pour voir à quoi je ressemble. A vingt-deux heures, Olofso demande si je suis toujours d’accord de monter les meubles. Alors que je comprends: il s’agit de tirer de leurs cartons une quarantaine de planches de contreplaqué et de monter un bureau et une bibliothèque. Moi qui croyais que nous parlions de portage. Quatre heures plus tard, la réserve de bière est épuisée, je suis détrempé, des écrous et des ressorts traînent encore au sol mais pour l’essentiel, le travail est fait. Je me couche dans le canapé. Un chat rôde dans le salon.