Sep heures un quart. Fourbu, assommé, je me rase. Le chat grimpe dans les rideaux, les enfants dorment. Je pars à vélo pour l’aéroport, rate une bifurcation, me retrouve dans le trafic des pendulaires, cadenasse enfin au niveau Arrivées et gagne l’entrée du secteur international. Passent dix minutes. Gala devrait être là. Nous avons convenu d’un rendez-vous à huit heures moins le quart. A huit heures, toujours personne. Si elle ne vient pas, je renonce. Oui, mais il est trop tard pour annuler l’hôtel. Et à ce prix-là… D’un autre côté, si je pars seul, que ferai-je à Munich? Huit heures dix. Personne. Et son portable ne répond pas. J’appelle chez son fils. Un enregistreur. Enfin. à huit heures et quart je l’aperçois au bout de l’étage. Elégante, belle. A petits pas. Le port haut. Gala approche. Lentement. Puis elle se place à côté de moi. Ne dis rien.
- Tu fais quoi? On va manquer l’avion!
Elle s’offusque.
- C’est de ta faute, tu as dit que tu me réveillais!
- Que je te… Mais enfin, tu n’es pas assez grande pour te réveiller?
- J’aurai pu ne pas me réveiller. La seule chose que tu devais faire pour moi, tu oublies de la faire!
- J’ai des centaines de choses à faire! Mets le réveil. Et d’abord, pourquoi ne réponds-tu pas au téléphone?
- Tu avais promis que tu me réveillerai!
- Quand?
- Il y a déjà longtemps !