La leçon de boxe comme substitut à la classe d’école au moment d’éclaircir par la métaphore le fonctionnement des sociétés — vécu hier. Dix personnes bataillent contre elles-mêmes tout en demeurant solidaires puisque présentes dans la même salle et coopérant pour la bonne réussite de l’exercice. L’un donne sa force en partage, l’autre son intelligence, un troisième sa capacité de concentration qui, en dépit de la fatigue, est intacte. Pratiquement, cela veut dire que le premier, durant les quelques secondes de récupération, réajuste les obstacles, que le second, doué d’une vision globale, se meut sans entraver les autres, que le dernier, renseigne ceux à qui échappent soudain la nature d’un exercice. Juste diffusion des moyens à l’intérieur du groupe qui permet l’entente et la stabilité sans lesquelles l’exercice deviendrait impossible. Mais l’égalité n’étant pas de ce monde, il y a nécessairement parmi les participants un boxeur qui réunit les trois qualités; la force, l’intelligence, la concentration. Que celui-ci, convaincu de s’en sortir mieux que les autres agisse en égoïste et survient un premier trouble au bon ordre. Qu’il s’allie avec un ou plusieurs autres boxeurs de sa trempe et tout en prétendant jouer le jeu de la solidarité dupe le groupe pour profiter de la situation à ses dépends et la société est en péril.