Au terme d’une marche harassante de 635 jours à travers l’Europe j’atteins Gimbrède. N’y possédant plus de maison, mon but n’est pas clair. Mais voici Joelle. Elle taille les rosiers dans le jardin du presbytère. Je la salue. Je lui parle. Elle me fixe.
- Mais enfin, Joëlle!
Elle ne parle pas.
Sort Frédéric de la maison.
- Frédéric, c’est moi!
Il répond pas.
- Vous allez me dire ce qui se passe?
Et voici: j’ai lu dans l’après-midi un texte qui rapporte les interruptions de conversation en Syrie chaque fois que l’on évoquait sous le régime d’Hafez El-Assad le nom du dictateur, expérience que j’ai faite moi-même dans le pays en 1991 et, dans ce rêve, j’essaie de vérifier le sentiment que peut produire sur la personne une telle absurdité.