Une mendiante tend la main. Elle a un enfant dans les bras. Il est tard. Il fait nuit. Gala me dit de lui donner de l’argent. Je refuse. Gala me demande de l’argent. Elle lui donnera. Je refuse. Gala demande que je lui prête de l’argent.
- Je te le rembourserai!
- Si tu donnes de l’argent à cette mère qui est jeune, qui semble en bonne santé, et qui n’est pas différente des autre femmes cambodgiennes, elle reviendra demain. Tu l’auras encouragée à rester mendiante.
Nous discutons. La mendiante se tient là. Le gosse dort dans les écharpes. Gala monte le ton. Je répète ma position. Au bout d’un moment, effrayée, la mendiante s’en va. Nous aussi, l’un derrière l’autre, marchant à grands pas sur un trottoir encombré et invisible, le long des quais, le long du port, hurlant, pendant des kilomètres, tandis que des conducteurs tapis dans le noir et soudain réveillés par nos cris appellent:
- Tuk-tuk mister?
- Tuk-tuk mister?