Ski

Levé à l’aube en ce lende­main de Noël, j’emmène les enfants à Vil­leneuve rejoin­dre leurs cama­rades de colonie de vacances. A Fri­bourg, il pleut. Nous quit­tons La ville par une nuit épaisse. Très vite les choses se gâtent. Sur l’au­toroute, il neige à gros flo­cons. Plus sur­prenant, alors que nous étions seuls, le traf­ic est intense. Les voitures roulent à dis­tance, la neige s’ac­cu­mule. Puis un bal­let de gyrophares tournoie à l’hori­zon. Deux chas­se-neiges ont pris place en tête de colonne, ils ouvrent la voie. Nous roulons au pas jusqu’à Bulle, quand soudain tout le monde quitte l’au­toroute. Il est sept heures, les usines, les bureaux ont fait le plein de tra­vailleurs. Nous amorçons la descente sur Vevey dans une neige solide. Je ralen­tis, crains de frein­er, laisse la voiture gliss­er à son rythme vers le lac, dis aux enfants de pro­téger leur tête si je devais per­dre le con­trôle. Sen­sa­tion étrange: j’ai deux tonnes de fer­raille entre les mains, et ne suis plus maître.