Réveillé en pleine nuit je me demandais comment qualifier la capacité maligne qui consiste à proposer pour un problème résolu une solution qui, lorsque se posait le problème, n’a pas été proposée. Je ne parle pas de logique mais d’Histoire. Employons une métaphore. Soit quatre adolescents élevés par un père tyrannique. Chacun comprend qu’il faudrait l’empêcher de nuire mais personne n’a le courage de s’opposer. La tyrannie augmente jusqu’au moment où les adolescents, enfin adultes, quittent leur père. Alors chacun admet comme évident qu’en cas de tyrannie il faut s’opposer au père. L’évidence de la solution leur permet de se prévaloir contre tout retour de la menace, ce qui s’exprime ainsi: plus jamais notre père (et aucun père) n’agira en tyran. La solution qui consistait à s’opposer n’a pas été retenue lorsque se posait le problème. Appellera-t-on resolution, l’apport de la bonne solution , alors que le problème n’a plus d’actualité? Et dans ce cas, que signifie la résolution? Fermeté, courage, décision (selon Littré). Mais aussi: projet que l’on arrête, dessein que l’on prend. L’Histoire, telle que la conçoivent aujourd’hui ces spécialistes qui la considèrent comme une morale reconstructive (comme on dirait une chirurgie reconstructive), mériterait d’être envisagée à travers ce faisceau de définitions qui sépare la resolution de la résolution.