Une des difficultés de la raison c’est qu’elle sépare intelligence et instinct. Mes instincts les plus primitifs, de survie, sont intacts, mais les instincts naturels, qui composent un éventail utile de recours et permettent toutes sortes d’actes, à commencer par ceux qui sont commandés, me font gravement défaut. Au fond, je n’ai aucune facilité et regarde avec surprise et quelque vexation l’habileté que développent la plupart des personnes dans mon entourage lorsqu’il s’agit de réaliser une série d’actes simples, qu’ils soient spontanés ou ordonnés. Pour comprendre ce que je me veux, ou ce qui est exigé, je recours à la raison, puis cherche les moyens à organiser, les rassemble, les organise; alors seulement, je passe à l’acte. C’est dire le retard que je prends. Les autres ont depuis longtemps fait et bien fait.