Club II

Le bus munic­i­pal sta­tionne devant les murailles d’Al­cu­d­ia. Les enfants se réveil­lent en sur­saut.
C’est jour de marché, le traf­ic est impor­tant, le spec­ta­cle promet­teur: des calèch­es promè­nent les touristes entre les stands de fruits, sur les ter­rass­es des retraités bronzent leur ven­tre. Je tire de la soute nos valis­es, le bus redé­marre. Nous mon­tons dans un autre bus lorsque Luv con­state qu’elle char­rie une valise incon­nue. Au même moment, une blonde affolée et nordique la lui arrache des mains. Valis­es de même taille, de même tis­su, égale­ment noires. Luv récupère sa valise, notre nou­veau bus longe la baie. A bord un père de famille inqui­et. Debout à côté du con­duc­teur, la main en visière, il mar­monne des phras­es et sue. Il répète sa des­ti­na­tion. Notre hôtel. Le Club Pol­len­tia. Encore un club. Débar­qués sur la piste cyclable, nous atten­dons une trouée pour tra­vers­er la route. Vaste récep­tion, per­son­nel débor­dé, petits prob­lèmes. Gala me fait signe de ne rien laiss­er paraître; pour les enfants. Cham­bre à l’é­cart, piscine, palmiers (authen­tiques), femmes de ménages du monde entier, à moins que ce soit des clientes. Pour encaiss­er le coup, nous buvons. Gala ivre, se couche dans l’herbe, oublie tout, perd ses lunettes. La carte mag­né­tique n’ou­vre pas notre porte, la récep­tion est à un kilo­mètre. J’assène des coups de pied, le ser­vice accourt: nous sommes bien devant le 17, mais pas à la bonne let­tre. Les bâti­ments, nous explique le gar­di­en, sont iden­tiques et donc numérotés. Plus tard, au buf­fet, entre des mon­ceaux de nour­ri­t­ure, j’aperçois une bouteille de Car­los V. Je vais la rafler. Au dernier moment je vois que les mangeurs sont allés se ravitailler.