Atter­ri à Penang dans la soirée. Comme pour Jog­jakar­ta, où nous venons de pass­er qua­tre jours, sen­ti­ment que la ville a peu changé depuis ma précé­dente vis­ite dans les années1990: quartiers de com­merce hol­landais en ruine colonisés par les chi­nois, cen­tre com­mer­ci­aux posés sur des ter­rains vagues, parcs adossés au chenal, indi­ens dans le rôle des par­ents pau­vres. Tout de même, je ne ne pen­sais pas revoir autour de Malioboro street, l’artère cen­trale de Jog­ja, ces grappes de tri­cy­cles tout usage qui, le ser­vice ter­miné, ser­vent de domi­cile, à leur con­duc­teur. Forte­ment sol­lic­ités par les locaux qui les emprun­tent pour quelques roupies leur vétusté est inex­plic­a­ble: la plu­part tanguent plus qu’ils ne roulent con­traig­nant les bus et camions à pil­er sur les freins. Pour un occi­den­tal con­fron­té à une obso­les­cence accélérée des objets du quo­ti­di­en (et plus encore en Suisse où l’on donne à l’Afrique nos moyens de trans­ports publics peu après l’étrenne dans le seul but de fournir en tra­vail les fonc­tion­naires qui auront la tâche d’en com­man­der de neufs), ce pro­grès arrêté est sur­prenant. Rien de tel en Thaï­lande (sauf peut-être dans le sud) ou au Viet­nam, ce qui amène fatale­ment á se pos­er la ques­tion de l’in­flu­ence de la reli­gion —  musul­mane à Java et en Malaisie — sur le régime technique.