De ce séjour en Israël je voulais tirer un petit livre qui expliquerait les positions devant l’histoire des uns et des autres à travers la façon de se coiffer et de se chausser. Avant de quitter Fribourg je me suis renseigner en bibliothèque. Pas de livre sur les chapeaux ou sur les chaussures. J’ai emprunté un volume de l’Histoire des costumes. Un pavé de quelques kilos qui discourt sur les Touaregs, les Bantous et les Inuits. Le genre d’ouvrage que l’on met sous le sapin puis à la cave. Dans l’avion je commence un introduction. Dès l’arrivée à l’aéroport Ben Gurion (où je crains que les douaniers ne m’interdisent l’entrée sur le territoire en raison de mon passeport déchiré ce qui est à deux doigts de se produire et se répétera une semaine plus tard au moment de regagner la Suisse), j’observe les chapeaux des orthodoxes, les keffiehs, les voiles, les casquettes, et les sandales, les baskets, les bottes. Puis le plaisir l’emporte, et je ne fais plus rien. C’est que le temps de la visite n’est pas compatible avec l’exercice. Pour bien faire, il faudrait stationner en différents endroits de la ville, prendre des notes sur le vif. Se tenir dans les portes côté arabe, à l’entrée des maisons d’étude juives, devant les hôtels où débarquent en bus charters les touristes africains et aux abords du quartier des purs de Méa Shéarim. Il en sortirait certainement un petit texte amusant sur le vêtement en tant que mode d’expression politique et projection de soi.