Ecoeuré hier à la réception de ce message que m’envoie un voisin: “si jamais fait gaffe quand tu reserve des billets d’avion sur le net on sait fait bien arnaquer par une soit disante compagnie d’aviation”. Brusque sentiment d’un effondrement général de la culture et de la volonté qui condamne notre avenir. Je lis, je m’écrie et quand je relis pour Gala, elle fait valoir que c’est attristant, mais qu’il ne convient pas d’exiger de chacun… Ce qui me met hors de moi. Comment accepter qu’un adulte, père de famille, possédant un métier et bénéficiant d’une situation bourgeoise s’exprime ainsi? Cela se passe en France. Et l’instruction élémentaire? Qu’advient-il du modèle proposé aux enfants si un tel relâchement est possible chez un jeune adulte et jugé excusable? Ayant claqué la porte de ma chambre pour mettre fin aux explications oiseuses de Gala qui prétend que s’exprimer dans un tel charabia n’a pas de conséquence sur la pensée, j’ouvre le journal de Gide de l’année 1942 où je lis: “Les peuples, autant que les individus, s’abêtissent dans la paresse. Il n’est pas de doctrine plus funeste que celle du moindre effort”.