Lhôpi­tal, août 2012 — fâché d’avoir la vue prise par des ronces, des fram­boisiers sauvages et un noiseti­er qui s’élèvent à plusieurs mètres cachant les Aravis et le Mont-Blanc, j’écris pour la troisième fois au pro­prié­taire des champs pour me plain­dre que son homme de main, paysan dans le vil­lage de Chanay,  con­tourne chaque année d’un peu plus loin, per­ché sur son tracteur, la mau­vaise herbe pour n’avoir pas à s’y atta­quer. Quand je m’aperçois que je ne sais plus le nom de ce pro­prié­taire. Je vais à la mairie me ren­seign­er. Elle est fer­mée. Je vais chez les maire. Il est absent. J’écris au maire. Il me répond qu’il n’est pas de sa respon­s­abil­ité de m’in­former des noms et qual­ités des autres vil­la­geois et que je peux me ren­dre au cadas­tre. J’écris une recom­mandée pour exiger de savoir le nom de mon voisin. Une avo­cate, engagée par le maire, me répond que M. le maire de Lhôpi­tal n’est pas tenu de répon­dre à ma ques­tion. Je fais savoir à l’av­o­cate de M. le maire de Lhôpi­tal que j’of­fre volon­tiers (et gra­tu­ite­ment) à M. le maire de Lhôpi­tal le roman admin­is­tratif de l’écrivain sovié­tique Alexan­dre Zinoviev à des fins d’éd­i­fi­ca­tion. Aujour­d’hui, six mois après cet inci­dent (et la coupe à la sueur de mon front des arbres du voisin), je reçois du Tré­sor la taxe d’habi­ta­tion qui cou­vre les frais de la mairie.