Au club de sport un jeune garçon me salue. Vingt ans, maillot apprêté qui moule les muscles, coupe militaire, barbe négligée. Ta soirée s’est bien passée? Il me considère incrédule. Samedi, à l’Ancienne gare…? Je fais erreur, j’ai confondu, et rectifie de façon stupide: excuse-moi, d’ailleurs l’autre garçon à plus de tatouages. Mon interlocuteur est vexé. Cela se comprend. Il passe son chemin. Mais comment distinguer ces garçons? C’est à peine s’ils parlent et quand ils parlent, avant les entraînements de boxe, ce n’est que par monosyllabes. Et puis ils affectent la même coupe et démarche, portent les mêmes habits, ont tous la barbe négligée.