Temps gris à l’extérieur du restaurant. J’ai bu, je suis en chaussettes. Tout vacille. Je dois passer mon bac, je déteste l’école. Qu’ils me présentent à l’examen ainsi, je saurai. Passer trois années de plus sur les bancs est insupportable. Bien sûr l’université…, mais j’y arriverai tout de même. Par d’autres moyens. Quand je ferme les yeux, une balance apparaît. Vie d’un côté, bac de l’autre. L’orage éclate. Que fait maman? Elle paie l’addition. Combien de temps faut-il pour payer une addition? J’ai mon bac moi. Je rentre dans le restaurant. Des ouvriers dînent à la table que nous avons quittée il y a un instant. La table est sur le chemin des toilettes. J’ai la nausée. Je marche sur la table, entre les convives. Mon pied pose à quelques centimètres du verre de bière d’un maçon portugais. A sa place je renoncerait à boire cette bière. Retour des toilettes, maman parle avec le portugais. C’est un homme gentil, travailleur. Il me sourit, il boit sa bière. Un homme gentil. Je le salue. Pauvre ouvrier.