Le lit est dans l’atelier, l’atelier au-dessus de l’arbre à poires. Au fond du jardin cartonné de givre commence la broussaille, puis il y a le mur de séparation et les champs. Je jurerais, quand j’éteins l’atelier, que le sommeil se tient à cette distance, dans les champs La première heure dans le noir, je ne me fais pas de souci. Le sommeil viendra. Je le sens. Puis il glisse sur le côté et quand je le cherche, je vois que rien n’a changé, il est dans le champ, là-bas, le champ de Revel. Deuxième heure. Parfaitement réveillé. Incapable de rien. Dans le noir. Un bruit. Le coeur repart. Pas peur. Seul et content. Mais je voudrais dormir. Au clocher sonne la demi-heure, sonne l’heure, sonne la demi-heure. Trosiième heure. Dans quelques minutes sonnera une autre demi-heure. Le sommeil est dans l’atelier, enfin. Quelle heure est-il? Encore quelques mètres.