Mois : juin 2011

La voiture a fini dans le fos­sé. Ils ont ouvert les por­tières et se sont sen­tis libérés.

Drunk­en let­ters de Bukows­ki. Le génie sans rap­port avec le pro­pos. Il ne dit que des conneries.

Cri­tiques généreuses et fouil­lées de bons lecteurs, des écrivains d’abord. On se sent à par­tie. J’ai les plus grands doutes sur la valeur d’ Ogro­rog. Avant, comme après. Mais ces cri­tiques me mon­tent le moral. je les lis et je les remer­cie. J’ai cepen­dant en regard quelque chose de loin­tain qui — j’ai com­pris ce que vous étiez, j’ai vu votre trace.

L’au­dace nuit à la sta­bil­ité sociale, donc à l’é­conomie. Elle doit être pénal­isée ou traduite dans un oeu­vre, trans­fert anesthésique.

Atter­ré à la lec­ture du motif qui fait écrire à un ami sa pièce de théâtre. Un dupli­ca­ta putassier du prob­lème de l’im­mi­gra­tion tel qu’il est digéré par les médias au prof­it du men­songe d’E­tat. Quoiqu’on pense, sans béquilles.

Le vrai chô­mage est l’im­pos­si­bil­ité de faire prof­iter la société de ce qu’on sait et peut. En ce sens, nous sommes tous chômeurs.

Ecrire met en dehors de soi, et plus on avance plus on prend de la dis­tance. D’abord, on peut pos­er la main dans son dos, don­ner de petites tapes raisonnables, se diriger, et puis on est divague, le paysage s’al­longe, se perd aux con­fins, on est seul. Et les autres sont là. Eux n’ont pas bougé. A qui on a plus rien à dire. La souf­france. Mais que faire? On marche. Dans al direc­tion que trace les idées pre­mières. On aug­mente la dis­tance. Le prob­lème grandit.

L’av­o­cate me dit:
- Mais com­ment, vous ne regret­tez pas? Vous devez faire péni­tence, adopter un pro­fil bas, acqui­escer lors du pro­pos aux phras­es du juge, baiss­er les yeux devant le pro­cureur.
J’ai beau lui oppos­er qu’elle tra­vaille la morale non le droit…

Rien d’é­ton­nant à ce que la logique du con­flit brûle les planch­es. Et le planch­er des vach­es sur lequel se meut toute une par­tie mal réveil­lée de la pop­u­la­tion qui aimerait croire que les actu­al­ités télévisée mod­i­fient un hori­zon qu’il pour­ront con­tem­pler de loin sans réserve et sans mouiller leur culotte. Les cap­i­tal­istes out­ranciers ont réus­si ce tour de force, infuser leur morale dans les gestes et les paroles min­imes des bonnes gens qui se deman­dent si pleur­er, sourire, crier est encore per­mis et s’en trou­vent plus dému­nis qu’un nouveau-né.

Ils trem­blent, ne savent pas com­ment faire, choi­sis­sent de vous inter­rompre. Ils pressen­tent que la con­clu­sion sera dif­fi­cile à manier, une sorte de pois­son frais.