Mois : mars 2011

Dix mil­lions de per­son­nes en France rivées chaque soir au même pro­gramme d’im­ages impulsives.

Que pou­vaient bien nous vouloir ces maîtres qui nous tenaient assis à nos pupitres? Je m’é­tonne ain­si de la joie qu’éprou­vent Aplo et Luv a vivre et racon­ter l’é­cole. Pour moi, tout se déroulait autour de l’é­cole, une fois franchie la clô­ture et ramené en car dans mon quarti­er, ma mai­son, ma cham­bre, ma rue. L’ap­proche de l’élève serait-elle dev­enue cares­sante alors qu’elle n’é­tait que car­can et obéissance?

Si le style est tout, clin­quant il n’é­claire que le vide.

Qu’on ne se soucie plus de moi. Même en pen­sée. Ignoré. Ni amis ni famille. Sus­pendu. Et ain­si, ne remuant pas, ne par­lant plus, condamné.

Rien de ce que pense la philoso­phie n’ad­vient, mais la philoso­phie mod­i­fie notre façon d’advenir.

La cri­tique détru­it la lib­erté qu’elle per­met de penser.

Inno­cence (dans l’e­space plus encore que dans le temps) de la jeunesse. Pas à s’é­ton­ner que l’é­d­u­ca­tion nous fab­rique des enfants pro­longés. Util­ité évi­dente de ce retard organ­isé. A moins que le per­son­nel de l’é­d­u­ca­tion ne soit lui-même en état d’in­no­cence prolongée.

J’aimais que son­nent à l’église de Lhôpi­tal les heures fix­es. Ces coups de cloches me situ­aient dans le jour et dans la nuit. Désor­mais je n’aime que les demi-heures. Un coup. Tou­jours un.

Si tout est com­pliqué, c’est que tout a été sim­ple et que l’en­nui, matéri­au de l’his­toire, pousse à la com­pli­ca­tion. D’où il faut infér­er: ce n’est qu’un début. La guerre étant la fin.

Une dame me demande “si moi aus­si j’y vais”. Comme je ne réponds pas:
- Oui, je sais, nous sommes tous dans la même sit­u­a­tion. Pas le droit de dire.
Elle s’en va.
Et revient.
- … j’ai tout de suite su que vous y alliez.
A l’or­eille.