Jamais aimé le tra­vail. C’est l’ef­fort que j’aime, pas le tra­vail. Et dans le tra­vail, l’ef­fort. Le con­struc­tif, le hiérar­chique, le méri­toire me rebu­tent. D’où ce choix d’en rabat­tre sur les com­pé­tences et de se plac­er au plus bas de l’échelle, où est la manoeu­vre. Où il n’y a ni ordre don­né ni ordre reçu. Où la tâche est sim­ple et répétée. Bal­ayeur, dans les années 1990, est le tra­vail que j’ai aimé. Tra­duc­teur, rédac­teur, homme de bureau, rien que de l’ ennui et un sen­ti­ment de perte. J’y pen­sais cet après-midi, assis sur un banc, dans un parc du Grand-Sacon­nex, dans l’at­tente d’un ren­dez-vous à la mairie. Je por­tais mon atti­rail diplo­ma­tique: mocassins, chemise blanche, veste de cos­tume, je fer­mais les yeux au soleil et je pen­sais dans les ter­mes les plus abstraits cette grande affaire.