Nombre d’informations chaque jour engrangées. Recevables pour autant que l’on ait auparavant bien pris soin de bâtir sa grange.
Hors-tout 2
Passé le week-end à écrire le programme d’autodéfense. Autour de la maison des cris d’enfants et des abois de chiens, des embrassades et des rires, des conversations et des bavardages sur les champignons récoltés en forêt, sur les enfants, le temps, les chiens, sur la cuisine et le problème majeur qui se pose toute l’année aux Espagnols: comment fabriquer une bonne tortilla de patates. Je sors côté rue et rentre. Je sors côté jardin et rentre. J’avais ouvert les fenêtres, je les ferme.
Ville blanche
Vue aérienne de Cadix aux quartiers inondés de lumière. Dans mon rêve, je m’exclame: “magnifique, il n’y a personne! C’est là que je veux vivre!”. Par téléphone, je raconte la scène à Gala. Elle objecte: “cela te passera” et enchaîne une fois encore sur le parage que j’ai choisi, au pied des Pyrénées, nulle part, où l’on ne peut — selon elle — imaginer vivre plus de quinze jours par an.
Techniques
“[]le premier mort est ce qui contamine chaque chose avec la sensation de la menace. Son importance est fondamentale pour l’éclatement de la guerre. Les tyrans qui veulent provoquer une guerre savent très bien qu’il leur est indispensable de se procurer ou inventer un mort.” Elias Canetti, Masse et puissance.
VW 4
Après deux heures de marche au départ du col du Portalet, beauté saisissante de l’Ibón d’Anayet. L’eau est couleur thé, la pierre verte, l’herbe lumineuse. Quatre cent mètres plus haut la montagne-triangle du même nom. Le pic est accessible, ce qui paraît invraisemblable lorsque l’on fixe la masse, mais l’ascension se fait par une sente creusée à même le roc (il y a deux ans, pris de vertige, j’ai renoncé). A la tombée de la nuit, nous installons le van près de la frontière française, entre deux monolithes qui doivent nous protéger du vent. Toute la nuit, la tempête nous drosse.