Après avoir étudié les cartes, parlé avec les voisins et revu les itinéraires à vélo de l’automne dernier, je propose à Aplo une traversée des déserts entre Calatayud, Tudela et les Monegros. La veille du départ — il est encore à Zurich — il demande si nous irions faire du kayak. Plutôt qu’un billet d’avion pour Madrid, j’achète alors un vol pour Barcelone et en matinée nous prenons la route à bord du van pour le val d’Ager au Nord de la Catalogne. Le soir, au camping, sous la pluie, la première depusi trois mois, les locaux nous disent qu’il n’y a pas d’eau dans les canyons du Congost de Mont-Rebei. D’où un changement de cap: nous remontons les Pyrénées en direction de l’Aragon, passons au pied de Torreciudad, la forteresse de l’Opus dei, dînons à Barbastro, visitons Alquézar et finissons le périple du jour dans la région d’Ainsa à chercher le long des chemins qui surplombent la rivière Ara où garer le van pour la nuit. Mais la température tombe, les manœuvres sont difficiles, les berges molles ou cultivées (la veille dans le parking de l’aéroport, peu habitué à ce nouveau véhicule, j’ai froissé la carrosserie). En fin de compte, nous rabattons sur l’aire de stationnement des caravanes devant l’enceinte du château d’Ainsa. Pour cette seconde nuit, nous maîtrisons mieux la partie habitation: la bière est froide, le repas cuit sans enfumer le l’habitacle, nous préparons les lits sans hésiter — Aplo dort en bas, je dors au deuxième étage, sous le toit ouvrant. Le mercredi, retour à Agrabuey. Le jeudi nous partons pour le terrain où nous dressons la tente chinoise de vingt mètres carrés que j’ai achetée en prévision de mes futurs chantiers, n’osant pas — du moins pour l’instant- conduire le van à travers le champ, le bois et le pont immergés qui amènent à Piedralma.
VW
Une semaine à préparer la camionnette. Après le nettoyage, l’agencement et quelques réparations, l’étude du mode d’emploi, une sinécure. Me voici prêt à démarrer. Demain matin direction l’aéroport de Barcelone où je prends Aplo avant de sortir de Catalogne et de revenir au plus vite en Espagne.
Intervention
Un comité de salut public, soit une réunion d’hommes de bon sens préconisant des remèdes politiques à l’attention de ses concitoyens, distinguerait d’abord entre le changement qui est naturel, l’évolution qui est imparable, le progrès qui est souhaitable et le progrès qui ne l’est pas, celui qui devenu religion se propose comme la valeur première et unique.