Le clown

Klaus Schwab peut-il nous faire un tuto­riel sur la façon de pré­par­er le bol de vers de terre du petit-déjeuner?

Fin

Trois mis­siles tombent sur le quarti­er. L’un à mes pieds. Avant l’ex­plo­sion et la mort, regards vers Mamère, Mon­frère et mon fils mais pour ma fille, je ne réus­sis pas à établir le con­tact. Elle est petite, elle dans les bras d’un incon­nu, cet incon­nu me tourne le dos.

Multiculturalisme

Résul­tat recher­ché, résul­tat obtenu: partout dans les cap­i­tales d’Eu­rope bains de sang, atten­tats et mas­sacres, vio­ls et coups de couteau, destruc­tion des vivants et des biens. 

(Marché de) littérature

L’ate­lier d’écri­t­ure per­met à l’écrivain de se per­suad­er qu’il est écrivain.

Vies

Il n’y a pas de vie future et je m’en réjouis, mais il y a des vies antérieures; ce sont elles qui impri­ment à la matière des jours son mou­ve­ment et font par­fois remon­ter à la con­science des images qui bousculent.

Occident

Un monde finis­sant. Qui dans cet état dure.

Grave (suite)

Recul vital con­sid­érable à force d’en rabat­tre sur les activ­ités sans que je sache si c’est bien fondé aucun médecin n’ayant don­né de con­seils quant à la façon de con­duire la con­va­les­cence. Je suis en attente d’un avis indisponible et, par pru­dence, me tiens tran­quille ce qui con­siste à éviter de trop boire, éviter de mon­ter à vélo, éviter les haltères et la course, éviter de sauter, hurler, porter; à la fin, je ne fais que lire, écrire et penser. La journée s’é­coule ain­si, entre le bureau et le poêle, puis je me mets au lit, con­tent non seule­ment d’être réfugié dans la mai­son mais désireux de me réfugi­er plus avant, dans la cham­bre, dans le silence, dans le noir. Moment où je recom­mence d’écrire, de penser et de lire, ne pou­vant trou­ver le som­meil après une journée aus­si tranquille. 

Nocturnes

Ces coups de pied que je donne la nuit à Gala quand je décoche dans le rêve con­tre un assaillant.

“Révolution”

Mot impor­tant pour la généra­tion d’après-guerre, obses­sion­nel à la fin des années 1960, absent du lex­ique des nou­velles généra­tions. Fig­ure comme signe sur les T‑shirts bon marché et les les albums pop. 

Aux postes

Dans une usine, on rem­place le vieil ouvri­er par un ouvri­er jeune, l’in­ca­pable par le capa­ble, le lent par le rapi­de ou le con­traire selon le marché mais dans tous les cas il faut qu’il y ait un ouvri­er à la place de l’ou­vri­er et c’est exacte­ment de cette façon que le con­ti­nent est géré par des gens d’u­sine, les habi­tants sont rem­placés par des vivants prélevés ailleurs, au sud, encore plus au sud, de l’autre côté de la Méditer­ranée, par-delà le Cau­case ou der­rière l’At­lan­tique et le rem­plaçant, qu’il com­prenne ou ne com­prenne pas, fera l’af­faire, il a cette qual­ité d’être moins cri­tique, moins regar­dant, moins angois­sé, moins inqui­et, et à ce tarif il fait son méti­er de vivant comme il se présente, dans l’or­dre et dans le désor­dre et devient le nou­v­el habi­tant du continent-usine.