Dans une maison au milieu du monde sans que le monde sache quelle est cette maison.
Grave (suite)
Or, c’est exactement ce que je fais, cela depuis des années, et selon Prilepine (in Pathologies) qui parle ici de son père, celui-ci est mort le lendemain de la première attaque: “Quand papa lisait, il ne respirait pas d’une façon régulière, comme le font d’habitude les humains et les mammifères. Il emmagasinait de l’air, et il restait allongé un bon moment, sans rien dire, les yeux fixés sur son livre. Puis il expirait, respirait normalement quelques instants, terminait sa page, la tournait, faisait à nouveau provision d’air.”
Cybernétique
Impressionné par cette conclusion spéculative néanmoins logique de Cerise: “La société sans contact, objectif du Great Reset, consiste à enfermer les gens chez eux en les convaincant par un immense lavage de cerveau médiatique qu’il est devenu dangereux de sortir, puis à utiliser leur énergie physique et mentale comme batterie pour faire fonctionner le cyber-espace (télétravail, interface corps-machine de Microsoft, etc.).”
Grave (suite)
Troqué les cacahouètes contre un bol de médicaments. Produits aux noms barbares, acide acetilsalicilique, rosuvastatine, brilique ticagrelor à fonction d’anti-plaquettes, anti-coagulant, ralentisseur et fluidifiant. Assorti de ce conseil, ne pas boire. Comment? Car je ne suis pas de cette école des dégustants qui aiment à faire vaciller un fond de vin dans un fond de verre, mais de ceux qui éclusent les quantités en bocks. Donc je m’inquiète. Les premiers jours, pas d’effet secondaire, plus tard des périodes de suffocation: je me couche, c’est la nuit, je me réveille, je ne respire plus. Il faut absorber l’air à grandes lampées pour lisser les effets d’emballement, le cœur tape, saute, se tait, tape. Pour prendre la mesure du danger, je lis la posologie du médicament: déconseillé aux arythmiques, aux Vietnamiens, aux Chinois, aux alcooliques. Je cesse la prise. “Jamais sans l’avis d’un médecin”, proteste Gala. Résultat? Inchangé. Je suffoque.