Troqué les cacahouètes contre un bol de médicaments. Produits aux noms barbares, acide acetilsalicilique, rosuvastatine, brilique ticagrelor à fonction d’anti-plaquettes, anti-coagulant, ralentisseur et fluidifiant. Assorti de ce conseil, ne pas boire. Comment? Car je ne suis pas de cette école des dégustants qui aiment à faire vaciller un fond de vin dans un fond de verre, mais de ceux qui éclusent les quantités en bocks. Donc je m’inquiète. Les premiers jours, pas d’effet secondaire, plus tard des périodes de suffocation: je me couche, c’est la nuit, je me réveille, je ne respire plus. Il faut absorber l’air à grandes lampées pour lisser les effets d’emballement, le cœur tape, saute, se tait, tape. Pour prendre la mesure du danger, je lis la posologie du médicament: déconseillé aux arythmiques, aux Vietnamiens, aux Chinois, aux alcooliques. Je cesse la prise. “Jamais sans l’avis d’un médecin”, proteste Gala. Résultat? Inchangé. Je suffoque.