Élucubrations d’Elisabeth Kübler-Ross. Elle sait ce que nous savons tous. Ni plus ni moins. Son intelligence est d’écouter le désir du désespoir, sa perversité d’en tirer profit. Cercle des voyants, des marabouts, des escrocs. Poudre de perlimpinpin. Cependant, à la différence des ces charlatans de bas étage elle tient — et mérite de tenir — sa légitimité de son travail d’infirmière, de confesseur de la souffrance, d’accompagnatrice des morts. Mais de vision métaphysique? Aucune. De certitude sur le Grand mystère? Allons-donc! Lemme: vous souhaitez prendre l’ascendant? Dites ce que les gens ont envie d’entendre!
Ego-industrialisation
Multiplication des jeux de cirque sous contrat avec séquences filmées: le rapport de la plus-value est en accroissement constant (wing-suite, combats sauvages, duels automobiles, sauts de barrages, apnées…). Quand le risque augmente sur scène, c’est la mort qui augmente en coulisse. Tout un peuple consomme avec brio ses minutes de présence au monde.
Réaction
De la servitude volontaire… A la mort de Godin (le marchand de poêles socialiste), le familistère de Guise continue quelques années de vivre selon les règles de l’anarchisme communautaire, puis des réformes commencent de modifier le lieu de vie (contrôle accru sur la cour et les jeux d’enfants, fermeture des passages-galeries, etc.). Bientôt, l’association des locataires cède: l’espace est privatisé et vendu par tranches, les jardins et le théâtre sont désactivés. Ainsi l’héritage est déshonoré par ceux qu’il a honoré.
Energumènes 2
Adolf Loos, théoricien du fonctionnalisme en architecture, pourfendeur de l’ornement (1908), s’insurgeant contre le passéisme politique: “Mes bonnes intentions déplurent aux Amis du passé, et l’Etat, dont la tâche consiste à retarder les peuples dans leur développement, se fit le défenseur de l’ornement menacé. C’était dans l’ordre: l’Etat n’a pas à charger ses fonctionnaires du soin de faire des révolutions… Il ne faut pas oublier que l’Etat autrichien prend sa tâche au sérieux plus que tous les autres. Il pousse le respect du passé jusqu’à empêcher la disparition des “chaussettes russes”; il oblige les jeunes gens modernes, pendant trois années de leur vie, à marcher enveloppés dans des bandes de toile. Après tout, il a sans doute raison, étant admis le principe qu’un peuple retardataire est plus facile à gouverner.”
Energumènes
Sur la mer d’Albóran, flux incessant de pneumatiques chargés d’Africains qui avec l’aide des secours en mer espagnols débarquent les mains dans les poches, prêts à être lavés, logés et entretenus avant de semer la zizanie, molester, voler, selon les cas violer, conformément à l’apprentissage atavique, ce que que le gouvernement national sous tutelle mondiale du demi-putchiste Pedro Gonzalez s’empresse de faire contester en mandant ici et là des journalistes rendre compte d’attroupements qui crient à la xénophobie (je ne serais pas surpris que ce personnel, du reste en petit nombre, soit rétribué).
Cuisine
“Cena de alforjas”, hier le soir, au village, ce qui veut dire pour la Suisse, repas canadien et littéralement, dans la tradition ouvrière de l’Aragon (que peut bien savoir le continent barbare quant aux gastronomies?), “besace”. Or, j’apportais un curry vert de Chiangmai. D’abord, nul ne se risque. Jusqu’à minuit, les plats passent le long de la table selon un schéma circulaire et diagonale, empanadas et tortilla, pain de viande et oignons doux, boudin aux pignons, patates mayonnaise et œufs farcis, enfin saucisses au piment. Puis mon voisin le paysan goûte mon poulet vert. Bientôt, mes casseroles font le tour de la salle et, surprise, personne ne juge trop piquant, tous apprécient.