“Cena de alforjas”, hier le soir, au village, ce qui veut dire pour la Suisse, repas canadien et littéralement, dans la tradition ouvrière de l’Aragon (que peut bien savoir le continent barbare quant aux gastronomies?), “besace”. Or, j’apportais un curry vert de Chiangmai. D’abord, nul ne se risque. Jusqu’à minuit, les plats passent le long de la table selon un schéma circulaire et diagonale, empanadas et tortilla, pain de viande et oignons doux, boudin aux pignons, patates mayonnaise et œufs farcis, enfin saucisses au piment. Puis mon voisin le paysan goûte mon poulet vert. Bientôt, mes casseroles font le tour de la salle et, surprise, personne ne juge trop piquant, tous apprécient.