La troisième révolution industrielle, celle de l’informatique, aura permis d’achever le déport de la force de l’homme vers la machine en centralisant les commandes de contrôle des machines lourdes dans une machine légère, l’ordinateur. Désormais nous sommes entourés de prothèses mécaniques, certaines nanométriques (puces), d’autres gigantesques (usines). A l’occasion de la révolution prochaine, celle de l’autonomisation complète du parc des machines, il se pourrait que la lutte nécessaire, la lutte pour la survie de l’homme au milieu des machines, nous oblige à rapatrier la force dans les corps de chair et de sang.
Subtilité
La subtilité est l’art de dire que ceci est ainsi, et en même temps n’est pas ainsi. Non pour en faire accroire ou tricher, mais par esprit d’analyse et probité intellectuelle. Peut-être parce que cela demande de la lenteur et de la concentration, ou encore parce que cela agace ou provoque, l’art de la subtilité se perd. Il faut trancher, et pour trancher dire: ceci est “ceci”, cela “n’est pas cela”. Mais alors le débat devient le combat, mais alors la vérité devient l’arbitraire.
Violence
La violence du fou n’est pas la violence du révolté qui n’est pas la violence du violent. Le fou se déchaîne parce qu’il se pense enchaîné. Le révolté se bat parce qu’il est opprimé. Le violent, lui, prémédite ses actes et opère par calcul. Il est le facteur de violence quand le fou et le révolté en sont les effets.
Rythme
Journées courtes, longues nuits, pour une répartition des heures équitable: douze heures de sommeil, douze d’activité. Rien à voir toutefois avec une fabrique de santé, puisque nous allons en chambre vers 2h00 le matin et rallumons le feu quand les voisins dînent sous un ciel déjà sombre. Pour moi, je ne me souviens pas d’avoir autant dormi. Est-ce que cela favorise l’activité intellectuelle? Non. Sportive? Non. Mais le corps délie ses nerfs, il se calme. Problème — il en faut un: l’envie vous vient de se débarrasser à jamais des contraintes de l’heure légale quand c’est en fait une partie des bénéfices de la lumière naturelle qui est perdue.
Mesure
Partir de ce que l’on a. Non pas reçu mais fait. Fait à partir de ce que l’on a reçu (pour moi, l’éducation). Ce partir et re-partir fondement et dépassement de chaque moment de l’existence. Nous ne sommes ni un peuple de la méditation ni un peuple de la station. Qu’ils portent ou ne portent pas leurs fruits, c’est à l’aune de l’effort et de la conquête de soi que nous mesurons nos vies.