A Barranda, province de Murcie, un bar western sur le bord de route, sa clientèle d’hommes vissés aux sièges, quatre ventilateurs et deux cent mouches. Le serveur m’assure qu’il y a un hôtel. Je m’y rends. Il est dans les oliviers, au bout d’une piste terreuse, il est fermé. Une vieille dame remue de la ferraille dans une propriété. Je l’appelle. “Antonio doit se balader par là!”. Retour au bar, autre bière (à 5 kilomètres). Le serveur va téléphoner. Au bout d’un moment, il m’annonce que je peux me pointer là-bas, que je suis attendu. Devant l’hôtel, personne, mais une dame débarque. Elle ouvre le portail, me tend une clef: “la porte de l’hôtel est cassée, tu n’as pas besoin de t’en occuper, demain ferme juste le portail!”. Elle m’encaisse Euros 30.- et s’en va. Me voici seul dans un hôtel de trois étages. Le matin, je fais comme elle a dit. Au bar western, mêmes clients que la veille. A la place du jeune serveur un jeune retraité. Il me prépare un café, un deuxième café, un sandwich au jambon long comme le bras et un litre d’eau. Quand il apprend que j’ai dormi à l’hôtel: “ah, tu étais chez mon fils, alors toute cela est offert, bon voyage!”.