S’immerger dans la foule voyageuse du terminal T4 de Barajas quand on vient des déserts est une expérience. Le contraste est saisissant. Il vous prend à la gorge. Depuis le parking la transition est trop courte pour amoindrir le choc. Deux sociétés vivent en parallèle. Cella qui habite la nature, joue en silence, fixe le ciel, et la foule des déshérités, riches ou pauvres issus des étages de la hiérarchie économique. Ceux-là s’agitent dans des costumes prêt-porter, portent leurs sourires à travers le monde, émigrent en direction des places de travail, colonisent plages et montagnes, se marient entre eux, fabriquent un individu qui n’est ni noir ni blanc, parle toutes les langues et aucune, traverse en musique un monde d’images. Au milieu de cette cohue, j’ai admiré à 14h35, les hôtesses d’Iberia. Débarquant d’un vol de 12 heures en provenance de Medellín, minutieusement maquillées, sans un pli, coiffées à la japonaise, elles marchaient droites et fières.