LM 3

LM qui a passé 27 ans en Europe, d’abord en France, puis en Suisse (comme tous les Français qui cherchent la con­di­tion économique — je ne cri­tique pas, je con­state), énumère ses con­tacts, les cir­cuits, les avan­tages, les dif­fi­cultés. J’imag­ine les drames qui se jouent sur cette scène semi-clan­des­tine entre les pré­ten­dants à la cagnotte et bien enten­du il con­firme ce que cha­cun sait (et que nie l’E­tat): les gens se regroupent par race, langue, nation. Aus­si me vante-t-il les mérites d’un immi­gré “qui a réus­si” (ce que cela veut dire?) et sol­idaire l’a aidé, le met­teur en scène Omar Por­ras. LM le tient, oubliant un peu vite l’opin­ion que j’ex­pri­mais déjà il y a trente ans, pour une sorte de génie “sor­ti de la bouteille”. Sans nier le mérite (cas roman­tique de l’en­fant de la rue) ni le tra­vail (réel), je fais val­oir en m’échauf­fant, exacte­ment comme je m’échauf­fais il y a trente ans lorsque le per­son­nage se pro­dui­sait dans les caves de nos (les siens, les miens) squats de Genève avant que d’être récupéré par nos (les miens pas les siens) imbé­ciles d’E­tat pour qui Botero est de l’art et le Che de la philoso­phie, je fais donc val­oir que la pro­duc­tion de cet artiste offi­ciel est une attaque con­tre l’in­tel­li­gence, l’esthé­tique et l’his­toire cul­turelle de l’Oc­ci­dent, illet­tré qu’il est, inca­pable faute de let­tre d’ap­pren­dre ou seule­ment de pronon­cer le français, dès lors inca­pable de saisir les finess­es de chef d’oeu­vres que, à l’oc­ca­sion de sub­ven­tions, il démolit les noy­ant par effet com­pen­satoire dans la musique, la lumière, le strass.