Nuit, neige, grisaille. Il est à peine dix-huit heures. Cafés fermés. Le camping est au bout du lac, dans l’impasse. Après la cahute des produits en vente libre, farine fermière, miel artisanal, pommes de terres, le route devient chemin. J’arrête le moteur du van sur un terrain glacé. Les parcelles n’ont pas été dégagées. Il faudrait un tank pour se garer dans cette épaisseur de neige. Température, moins 4 degrés. En chute libre. J’essaie d’ouvrir les armoires électriques pour brancher mon chauffage indépendant, elles sont verrouillés. Le propriétaire, au téléphone a dit: “installez-vous, j’encaisserai demain”. De l’intérieur des chalets en biscôme, adossés à leurs poêles, les couples de retraités me regardent vérifier une après l’autre les armoires.