Sauterelle

Aux pris­es la nuit avec un insecte de la taille d’une main. Il volette dans mon rêve. La taille du corps, mais encore le vrom­bisse­ment effraient mes com­pagnons. Sai­sis la bête, me cri­ent-ils. Je la fixe. Je ne ressens aucune peur. , ne fais rien. Au petit-déje­uner, assis près de la fenêtre qui donne sur la jardin, je remar­que une ombre. Je m’ap­proche. Le soleil éclaire une sauterelle améri­caine de la taille d’une main. Elle est immo­bile entre la vit­re de fenêtre et la mous­ti­quaire extérieure. Elle fixe le jardin. Je dis “sauterelle améri­caine” car j’ai traduit il y a trente ans pour le Wash­ing­ton Insti­tute un dossier sur ces pré­da­teurs du blé et me sou­viens des pho­togra­phies d’il­lus­tra­tion. Plutôt que de me débar­rass­er de la bête, je la laisse accrochée face au soleil pour la mon­tr­er le soir venu à Aplo qui arrive par l’avion de l’après-midi à Barcelone. Lorsque nous revenons dans la mai­son le soir, je vois que la sauterelle à creusé dans le treil­lis de la mous­ti­quaire, à l’en­droit pré­cis où je l’ai vue accrochée le matin, un trou de la taille d’une paume de main. S’il lui a fal­lût creuser ce trou pour s’échap­per, d’où a‑t-elle pu venir?