Les feuilles planent, tombent, la température baisse, l’hiver vient — comme chaque année la chaudière tousse, elle cale. J’appelle le plombier. Victor n’est pas au village. Il est à hue et à dia, les chaudières des Pyrénées ont toutes calé, il viendra “dès que je peux”. Du jardin, je monte des bûches. Or, il a plu. Je fais sécher. J’allume. Le feu peine. Il ne fait pas froid. Dans la soirée, la maison prend quelques degrés. A dix-huit heures, cours de Pilates dans la bibliothèque communale puis résultat des élections dans l’Empire américain: on veut croire à une amorce de démondialisation. Si Kennedy devient ministre de la santé, lui qui croit que le virus est politique, ira-t-il jusqu’à monter des tribunaux ? En attendant, j’écoute Meth et Chat Pile, j’achète des billets d’avion pour le Mexique, je recommence mes envois aux éditeurs de “Gouvernance et Gaming — Scénarios pour un esprit artificiel”. Le lendemain, l’un des éditeurs sollicités répond: “sur ces sujets, nous n’acceptons que les travaux universitaires”. Allia, qui n’a pas accusé réception du manuscrit envoyé fin juin publie ce jour d’Adorno “Combattre l’antisémitisme”. On ne peut mieux (plus mal) choisir le moment. Moi qui suis amateur d’Adorno et admire sa figure intellectuelle, je préfère retenir en matière de fourvoiement sa contribution à l’abominable “Etudes sur la personnalité autoritaire” dont il a d’ailleurs, avec honnêteté, fait la critique et dénoncer la responsabilité.