Zumayakarregui Kala

Qui est le nom d’une des rues de la baie de Zarautz. Notre apparte­ment se trou­ve en face des anci­ennes douanes mar­itimes ou pois­son­nières; il est aujour­d’hui recon­ver­ti dans l’ab­surde admin­is­tratif avec per­son­nel impor­tant et fan­ion de l’Eu­rope. Pour le reste, quarti­er tran­quille, pro­pre, et même cos­su. En cette péri­ode de l’an­née, pour par­tie fer­mé. Mais aus­si cher, surtout quand on loue des jours de vacance. Le pro­prié­taire — un ven­tripo­tent bar­bu et hilare qui me donne du “gamin!” — est reclus dans une cham­bre de bonne au coin de l’é­tage; nous dis­posons du reste de l’e­space, cinq pièces tra­ver­santes avec cui­sine et bar. Du bal­con, l’ou­ver­ture sur la plage per­met de juger de la force des vagues. Chaque matin, je sors le mini-long­board Bic du van, enfile la com­bi­nai­son de néo­prène acquise il y a trente ans dans la Nou­velle Galle du Sud et vais à la mer. Le pre­mier jour, j’ai révisé sur un site de surf mon duck-div­ing, la fig­ure qui con­siste à plonger avec la planche sous la vague pour chercher le large. Dernière fois que j’ai entraîné la tech­nique, j’é­tais en Aus­tralie, j’avais vingt-six ans. Per­suadé de maîtris­er la fig­ure, je m’élance. De retour sur terre ferme, penaud, une Lucer­noise (aus­si débu­tante, mais moins naïve) me dit: “le duck-div­ing, ça ne marche pas avec les long­boards, il faut pass­er par-dessus la vague”. Soulagé, je repars dans les rouleaux et con­state que si je sais ma théorie (dans le salon, j’ai expliqué en maître les mou­ve­ments à Gala), j’ai tout oublié de la pra­tique. Cepen­dant, je ne coule pas. Je finis par gliss­er sur quelques dizaines de mètres.