Le tuyau enjambe un ravin. Il est ficelé aux branches des sapins. Quand elle dévale, l’eau de pluie le fait danser mais ne l’emporte pas. Nous voici de l’autre côté du ravin. La pente est aiguë. Evola remue les feuilles mortes, je coupe les racines, il faut encore scier les arbustes à fruits et balancer les troncs pourris. Alors on peut avancer de quelques mètres. Pour recommencer. Peu après midi, nous atteignons la source. Le paysan a fondu un reste de mortier autour du tuyau. Le tuyau est scellé dans le bassin. C’est donc là que coule l’eau minérale que nous buvons. A tour de rôle tant l’eau est froide, nous nettoyons le bassin. Il peut y avoir plus de vingt ans que personne n’est revenu ici. S’il y a des balançoires sur le terrain de Piedralma, c’est que le paysan a fait ses chantiers quand ses filles étaient petites. Elles sont aujourd’hui adultes.