Les bouteilles de bière dans le dos, des provisions contre la poitrine, je franchis la rivière chaussé de bottes en contournant les creux de courant. En haut du chemin de l’Amazonie, j’aperçois Evola. Adossé au portail de Piedralma, il tient en laisse un chat. La bête m’aperçoit, bondit, retombe sur le ventre. Evola veut la contrôler. La bête fait des bruits et griffe le ciel. C’est un chat jeune, blanc et noir. Je pose mes sacs. Le chat devient fou. Il se glisse sous la clôture côté forêt, se contorsionne dans ses attaches et se libère. Il a filé. Désolé, Evola montre la laisse vide. Je vois alors qu’il porte des gants de cuir. “Trois jours que ce chat me fait la gueule! D’habitude, je m’entends bien. Dés que les filles me l’ont déposé, il s’est caché derrière le poêle. J’essayais de le balader pour qu’il découvre le terrain… Il ne reviendra pas. Tu crois qu’il reviendra?”.