Direction Transylvanie

Le direct Budapest-Keleti-Cluj compte dix wag­ons de plus qu’à l’aller. La moitié est dételée à mi-course. Le paysage est invari­able: collines planes, clochers nains, masures et enc­los. Les cimetières ne sont pas emmurés, les usines rouil­lent leur squelette. Il y a des vach­es, des mou­tons, puis le paysage, encore le paysage. Chaque fois que le train s’ar­rête, je me demande: “est-ce que ça fait par­tie des onze heures de voy­age?”. Deux pas­sagers claque­nt une por­tière, ils s’éloignent à tra­vers champ. Le chef de gare sif­fle. Le train ne bouge pas.