Routine

La brume saisit les mon­tagnes, ferme le ciel, assombrit les jours. A la mi-novem­bre, de longues pluies ont inondé les Val­lées occi­den­tales, les riv­ières des Pyrénées ont mangé leur lit. Le soleil est revenu. Le jour de mon anniver­saire, il était radieux. Dans la lumière, j’ai cuis­iné des coquilles Saint-Jacques et un chili con carne. Gala insis­tait pour m’of­frir un pyja­ma. C’é­tait ma demande. Dans la région, il n’y a rien de tel et à Lau­sanne le pyja­ma était trop chère. La journée d’an­niver­saire en fut gâchée. Dès le lende­main, le ciel s’ob­scur­cis­sait. Aujour­d’hui le vil­lage est à nou­veau sous la pluie. Chaude pour la sai­son, la tem­péra­ture per­met juste de garder la bière sur le seuil de la mai­son. Je récupère les bouteilles et avale leur con­tenu à mesure: en début d’après-midi après l’en­traîne­ment vélo (40 km), en début de soirée après la séance de Pilates (érein­tante). Car il y a désor­mais, dans la salle de bib­lio­thèque, sous la Chapelle, deux ren­dez-vous par semaine avec un entraîneur, fille belle et fine et sou­ple et drôle. Pour l’in­stant, je suis au milieu des voisines le seul homme, mais il sem­ble que cela doive chang­er : le Basque Txotrin, autre­fois bar­man et voy­ou, désor­mais soli­taire et maître d’un chien, est venu — il promet de revenir. Sinon, tra­vail sur notre pro­jet de méth­ode d’au­to-défense Cube train­ing (achat des let­tres de vinyle à Budapest, tirage des habits mar­qués au nom de la société grâce aux col­lègues de Györ, pré­pa­ra­tion des pho­togra­phies pour le manuel des for­ma­teurs); séparé­ment, recherch­es autour des “représen­ta­tions poten­tielles” en neu­ro­bi­olo­gie avant que d’en­tamer la lec­ture des derniers livres de philoso­phie que j’ai inscrit à mon pro­gramme d’ex­plo­ration — les dix cahiers de notes révisés, je devrais alors pou­voir m’at­tabler pour écrire Gam­ing et gou­ver­nance (donc au moment le plus improb­a­ble, puisqu’il y a Noël et les fêtes).