Cube

Dès le matin en basse-ville, sur le bal­con de bois de N0N. Il cuit du café. D’un cabas de super­marché je tire les deux maque­ttes du Cube que j’ai apportées d’Es­pagne. La pre­mière est visuelle, je l’ai con­stru­ite afin de représen­ter l’outil de tra­vail de notre future entre­prise d’en­seigne­ment d’au­todéfense, la Cube train­ing com­pa­ny; la sec­onde, à l’échelle, conçue par Evola (grâce à ses dons de mar­i­on­net­tiste) étudie les charnières. Toutes deux font dix cen­timètres de côté; le pro­to­type que con­stru­it le Fab-lab de l’U­ni­ver­sité de Saragosse mesur­era lui un mètre cube. N0N sert le café, nous plan­chons trois heures sur l’assem­blage, la résis­tance des matéri­aux, l’in­ser­tion des pan­neaux didac­tiques, les chais­es d’en­traîne­ment et les armes fac­tices que con­tien­dra le cube. A midi, N0N grille un steak dans un toast­er à viande reçu d’un ménage de Zurich. La journée finie, je retourne au van. Il est garé à Granges-Pac­cots, sur le côté de la can­tonale, à trois kilo­mètres de la basse-ville où habite N0N. Même là, un règle­ment stip­ule: “temps max­i­mum 10h”. Chemin du retour, je longe la caserne fraîche­ment désaf­fec­tée de la Poya. Sur la piste d’ex­er­ci­ce des camions, des treuils, des chi­canes, des mortiers. Sur l’aire de jeu, des Pak­istanais habil­lés en tal­iban jouent pieds nus au cricket.