Grave (suite)

Retour à l’in­stant des Urgences de l’hôpi­tal. D’abord placé sur un lit d’ac­cueil pour établir le diag­nos­tique de vie puis trans­féré au milieu des clients avec une pipe à oxygène dans le nez et des mèch­es d’in­traveineuses dans les bras, enfin dans un fau­teuil, signe que je suis hors de dan­ger, fau­teuil que les infir­mières iso­lent au moyen d’un rideau amovi­ble. Alors un rescapé que je ne peux voir lance à un autre rescapé tout aus­si invis­i­ble: ‑Bog­dan, c’est toi? L’autre fait enten­dre un son. Le pre­mier: ‑on était mieux il y a trente ans Bog­dan!. Pas de réac­tion. ‑Oh Bog­dan, tu m’en­tends? L’autre: “j’en­tends… Ser­guei, c’est toi? Le pre­mier: ‑C’est moi Bog­dan, celui d’il y a trente ans!”.