Essai

Chaque matin dès dix heures, assis sur le banc de la cap­i­tainer­ie du port de Hyères occupé à écrire Mon­des en con­struc­tion. Acheté un cahi­er d’é­cole ligné dans lequel je note au sty­lo pas­sant selon la force du soleil d’un banc à l’autre (il y en a six au pied des façades). Con­scient d’en dire trop, mais com­ment ne pas citer en amont les préreq­uis du raison­nement pour s’aider à penser la thèse, ce jeu, cette autoex­ci­ta­tion, au-delà du bien et du mal, au-delà de toute morale, dont j’étab­lis qu’elle vaut instru­men­ta­tion des indi­vidus pour la société du futur? Le pre­mier jet qui n’est qu’un sup­port au raison­nement sera amendé lors de la réécri­t­ure. Pour le reste, inquié­tude lorsque je me dirige vers mon banc, sat­is­fac­tion après devoir lorsque j’en reviens et retrou­ve la ter­rasse de notre apparte­ment sur la Mari­na, ouvre la pre­mière bière du jour (une Hinano de Tahi­ti), pré­pare le repas (à base d’ail et de basil­ic frais), vais à la sieste et dors sur les idées.