Authentification

Levé à l’a­vance, je véri­fie mes bil­lets de train et d’avion français et espag­nols, je descends la valise dans la voiture, Gala démarre, elle m’ar­rête au pied d’un immeu­ble de bureaux. Dix min­utes avant le ren­dez-vous chez le notaire, je suis devant sa porte. La cloche de l’église de Hyères sonne neuf heures. Le bureau est éteint, per­son­ne en vue. Le région­al à des­ti­na­tion de Mar­seille Saint-Charles est dans moins de trente min­utes. Entre-temps, Maître Bégaud trou­vé au hasard d’une liste de notaires doit procéder, sur demande des fonc­tion­naires de Berne, à l’au­then­tifi­ca­tion de ma sig­na­ture afin que l’E­tat suisse sache que je suis bien Alexan­dre Friederich. Les min­utes passent. Immeu­ble éteint, bureaux vides. La con­clu­sion est évi­dente: la France! Mais non — nous sommes dimanche. Gala et moi nous trompons de jour. Retour au port, retour dans l’ap­parte­ment. Toute la semaine, j’ai écrit Gou­ver­nance et gam­ing au XXIème siè­cle adossé à la cap­i­tainer­ie avec en tête les jours et les heures afin de ne pas inter­rompre le raison­nement qui struc­ture l’es­sai. Or, jeu­di, après de la séance de tra­vail, Gala m’a assuré que nous étions ven­dre­di d’où l’er­reur de cal­en­dri­er. Il est encore tôt. Que faire? Je me couche. Au réveil, Gala est absente. Je descend sur la Mari­na. Quar­ante voitures améri­caines sont alignées devant les yachts, le badauds défi­lent. Plus loin, c’est le marché arti­sanal. Je retrou­ve Gala. Nous prenons une tomate coeur-de-boeuf, de la tape­nade, du poivre aux morilles et du Mer­lot. Nous dînons, nous retournons au lit. Au réveil je pré­pare ma valise, mes bil­lets de train et d’avion français et espag­nols, demain j’ai ren­dez-vous chez le notaire.