Mois : mai 2023

Femmes

Les Ital­i­ennes sont le cauchemar de l’homme (sauf au lit car alors impos­si­ble de douter: elles sont en effet où elles sont).

Collaboration 2

Ce dis­ant, j’ai l’air de faire une maxime. Mais non, c’est physique. Dans l’é­tat où se trou­ve la société, l’idée que l’on puisse devenir député me réveille la nuit. Je fais effort pour me ren­dormir, pour ne pas ser­rer les poings sous le duvet.

Collaboration

Lorsque l’un de tes amis devient député, c’est que tu as vieil­li, mais surtout : tu as mal choisi tes amis.

Le projet

Ouvrir grand les portes afin de faire entr­er en Europe le plus de crim­inels pos­si­ble. Ils défendront le pou­voir con­tre les reven­di­ca­tions démoc­ra­tiques des natifs.

Fin

Dernières qua­tre séances d’écri­t­ure dans le jardin d’A­grabuey. Je referme le cahi­er, j’in­scris le titre: “Com­mence une nou­velle par­tie. Gou­ver­nance et gam­ing au XXIème siè­cle”. Le soir je rejoins Evola à Piedral­ma, je dors sur le toit de la camion­nette avec les oiseaux.

Propriété

Le voy­age relève désor­mais du périple élec­tron­ique. Ce ne sont pas les trains, les bus, les avions mais les codes-bar­res, les fouilles, les enreg­istrements. Par­ti de Hyères à midi j’en­chaîne huit moyens de trans­port. En fin d’après-midi j’at­teins le ter­mi­nal 2 de Barcelone-El Prat. Un bus me con­duit à la gare de l’aéro­port. Là, j’aide une Française qui pian­ote sur l’écran du dis­trib­u­teur de tick­ets à rem­plac­er le Cata­lan par l’Es­pag­nol puis a com­man­der son bil­let. Nous pas­sons ensem­ble le tourni­quet, voici le quai. La rame entre en gare. Elle se rend alors compte qu’il lui manque sa valise. Elle alerte le per­son­nel de la Renfe, décide tout de même de me suiv­re jusqu’à Sants, nous sommes au cen­tre-ville au milieu de la pire jun­gle d’Es­pagne. Je com­mence une série de démarch­es par télé­phone. Le Bureau des objets trou­vés de l’aéro­port est sur répon­deur. J’in­siste, j’en­voie un mail. L’heure de mon train pour le Nord approche. La voyageuse choisit de retourn­er à l’aéro­port. Je passe le con­trôle bagage. La police privée m’ar­rête: “cet homme trans­porte des armes!”. On me place en cel­lule. Incré­d­ule, j’ou­vre ma valise. J’ou­bli­ais la baïon­nette sovié­tique achetée dans une bou­tique hon­groise de Mil­i­taria. Un des faux policiers la met dans sa poche. Je m’én­erve, je la reprends. Mon train est dans deux min­utes. Le faux polici­er: “partez de l’idée que vous allez le man­quer”. Je rafle la baïon­nette, passe sous la bar­rière de sécu­rité, choi­sis au hasard un jeune assis dans la salle d’at­tente et je lui donne l’arme: “tiens, un cadeau!”. Les faux policiers me troussent, récupèrent la baïon­nette, m’ar­rê­tent, me flan­quent en cel­lule, appel­lent les vrais policiers. “Il m’est inter­dit de voy­ager avec cette arme, leur dis-je, bon, mais je suis libre de la don­ner à qui je veux non, elle m’ap­par­tient?” Réponse: “vous ver­rez ça avec la police (la vraie)!”. Je manque mon train. Arrive un trio mil­i­tarisé dont un Colom­bi­en et un demi-vieil­lard équipé d’une mitrail­lette. Ques­tions, rap­port, dis­sua­sion, expli­catif sur les lois… le grand ridicule. Ne reste qu’une solu­tion, les amadouer afin qu’ils m’achè­tent un autre bil­let de train (sans quoi je vais per­dre 80 Euros). Sor­ti de cel­lule le Colom­bi­en m’an­nonce que plainte pénale sera déposée (donc argent encais­sé). A mon tour, j’aver­tis que la baïon­nette coûte une for­tune, que je déposerai plainte pour saisie d’une pièce de col­lec­tion. Deux heures d’at­tente pour le train suiv­ant. Pau­vre Evola à l’autre bout de la ligne! 22 heures, quand je monte enfin dans sa voiture, je prends le volant pour rouler deux cent kilomètres. 

Authentification

Levé à l’a­vance, je véri­fie mes bil­lets de train et d’avion français et espag­nols, je descends la valise dans la voiture, Gala démarre, elle m’ar­rête au pied d’un immeu­ble de bureaux. Dix min­utes avant le ren­dez-vous chez le notaire, je suis devant sa porte. La cloche de l’église de Hyères sonne neuf heures. Le bureau est éteint, per­son­ne en vue. Le région­al à des­ti­na­tion de Mar­seille Saint-Charles est dans moins de trente min­utes. Entre-temps, Maître Bégaud trou­vé au hasard d’une liste de notaires doit procéder, sur demande des fonc­tion­naires de Berne, à l’au­then­tifi­ca­tion de ma sig­na­ture afin que l’E­tat suisse sache que je suis bien Alexan­dre Friederich. Les min­utes passent. Immeu­ble éteint, bureaux vides. La con­clu­sion est évi­dente: la France! Mais non — nous sommes dimanche. Gala et moi nous trompons de jour. Retour au port, retour dans l’ap­parte­ment. Toute la semaine, j’ai écrit Gou­ver­nance et gam­ing au XXIème siè­cle adossé à la cap­i­tainer­ie avec en tête les jours et les heures afin de ne pas inter­rompre le raison­nement qui struc­ture l’es­sai. Or, jeu­di, après de la séance de tra­vail, Gala m’a assuré que nous étions ven­dre­di d’où l’er­reur de cal­en­dri­er. Il est encore tôt. Que faire? Je me couche. Au réveil, Gala est absente. Je descend sur la Mari­na. Quar­ante voitures améri­caines sont alignées devant les yachts, le badauds défi­lent. Plus loin, c’est le marché arti­sanal. Je retrou­ve Gala. Nous prenons une tomate coeur-de-boeuf, de la tape­nade, du poivre aux morilles et du Mer­lot. Nous dînons, nous retournons au lit. Au réveil je pré­pare ma valise, mes bil­lets de train et d’avion français et espag­nols, demain j’ai ren­dez-vous chez le notaire. 

Scènes nocturnes

Accroché à mon parte­naire dix mètres sous l’eau nous parta­geons une baguette française.

Dimanche

Meilleur jour de la semaine: ceux qui tra­vail­lent s’oc­cu­pent d’eux-mêmes plutôt que de votre existence.

Avenant

La vieil­lesse c’est en rabat­tre sur ses principes dès lors que “de toute manière la vieil­lesse est là”.