Racket

Acci­den­té, je suis au lit. Le lit est poussé con­tre une paroi. Il fait nuit. Assis dans le lit, je roule le lit jusque dans la pièce voi­sine où dort Mon­frère. Il est absent. Je véri­fie les toi­lettes. Il est absent. Je vais au ray­on pulls du Chi­nois, passe en revue les pulls, les trou­ve médiocres — “d’ailleurs, me dis-je, je les ais tous”. Une vendeuse chi­noise me con­trôle. Elle a détec­té mon lit au moyen des caméras de vidéo­sur­veil­lance. Il y a une autre cliente. Un femme. Elle est jeune, elles est rapi­de. Elle s’en va. “Un vieil­lard alité, me dis-je, et cepen­dant, cette femme ignore que je me lève quand je veux et court et vole!”. Retour dans la pièce d’habi­ta­tion. La vit­rine donne dans la rue. C’est la nuit. Un homme ouvre la porte de l’ex­térieur. D’autres hommes suiv­ent. Toute une bande. Des mal­frats. Le chef exige que je paie où il me cogn­era. “Je n’ai pas oublié la somme que je dois à Devian le Juif, lui dis-je, com­bi­en?”. Deux cent francs. “C’est drôle, lui dis-je, vous jouez cette scène d’ex­tor­sion comme dans un film améri­cain”, lui dis-je. Me tour­nant vers les enfants: “Vous voyez les enfants, avec la pros­ti­tu­tion, le rack­et est le plus vieux méti­er du monde!”. Effrayée, ma fille Luv cherche de l’ar­gent dans son porte­feuille. “Luv, lui dis-je tout m’aperce­vant que je viens de pronon­cer son nom, il ne faut jamais dire son nom!”.