Dans la salle d’attente, deux vieillards chenus habillés à la façon des anthropologues des années 1950. L’homme qui vient de sortir du cabinet est appuyé sur une canne. Il se repose. L’autre attend. Il le fixe. Il fixe sa mâchoire. “C’est un peu lourd”, dit celui qui vient de recevoir ses nouvelles dents. Il se lève l’air décidé. L’autre: “tu es sûr?”. L’échange a eu lieu en anglais, ils saluent en hongrois. Ils sortent. L’infirmière s’encadre dans la porte, c’est mon tour. A la fin de la séance de polissage-blanchissement, la dentiste retire l’appareil qui tenait ma bouche ouverte devant la lampe à laser, elle tend un miroir et me fait admirer mes dents. “Voilà, mais vous ne mangez pas de sauce rouge et vous ne buvez pas de café. Pendant une semaine.”. Et de la bière? “Pas de bière”. Vin? “Pas de vin”. Alors je fais comment? “Whisky et vodka”.