Hongrois à moustache celte. Il me tend un bonbon à la régisse: “Pour les oreilles”. Courtois, j’accepte. Vingt ans que je n’ai pas sucé de bonbon. Le Hongrois s’endort, je recrache le bonbon, l’emballe, l’enfonce dans la poche du siège. Tout à l’heure j’achèterai un vin, auparavant, je dois effacer le goût de la réglisse. Devant moi, un autre Hongrois. Cou de boeuf, ventre rond, épaules carrées. Il feuillette le magazine de bord, il s’intéresse aux chips. J’attrape le même magazine mais ne trouve pas la section mini-bar. Penché par-dessus le gros Hongrois, je repère les publicités de son magazine pour trouver la page mini-bar dans le magazine. Je ne trouve pas. Le service commence. Le chariot est au niveau des toilettes. Juste après il est à ma hauteur. Aucun passager n’a fait d’achat. Je commande un vin rouge Hajós-Bajai. Le Hongrois à moustaches se réveille: “je sens que nous avons le vent dans le dos, nous allons rattraper notre retard”.