A ski dans les montagnes de Candanchu avec Luv. Nous traversons le ciel en télésiège. A l’horizon, la collection des cimes. Un employé se bronze dans une chaise de camp devant la cabine d’arrivée. Il salue, nous prenons pied dans la neige. Deux jeunes empoignent leurs bâtons, ils s’élancent. Nous voici seuls. Carnaval commence la semaine prochaine, il y a les écoles, mais pour apprendre les gosses restent au pied des pentes. On croirait que la station nous est réservée. Je ne me souviens pas d’un tel spectacle, d’un tel soleil, d’un tel silence. Nous empruntons un second télésiège. Il relie les sommets et vous balade dix mètres au-dessus d’un chemin de randonnée, entre deux gouffres. Vers l’Ouest c’est l’Aragón, vers l’est la France. A quinze heures, lorsque j’en ai assez de godiller sur mes lattes de deux mètres cinq, je m’installe sur la terrasse du bistrot et regarde Luv monter et descendre seule au milieu de la montagne.